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Comment éditer son livre ?

En un mois, depuis début octobre, j’ai répondu à 5 personnes (par mail ou sur des forums consacrés à la photo) qui demandaient des conseils, des infos sur l’édition d’un livre de photo ! Le sujet intrigue et intéresse, et je vais essayer de le développer…

Avant de commencer, je tiens bien à préciser que les informations que j’apporte ne sont que le reflet de mon expérience dans un domaine précis (5 livres consacrés au paysage de montagne, plus de détails ici), enrichie de discussions avec d’autres auteurs ou éditeurs, souvent dans le domaine de la photo nature (paysage, faune, flore, …). Pas une étude complète et détaillée d’un sujet aussi complexe !

Et par ailleurs (en réaction au premier commentaire) je précise aussi que je ne parlerai pas des solutions d’impression numérique « à la demande » permettant depuis quelques années de fabriquer des livres à l’unité ou en très petites quantité. Tout simplement parce que je ne connais pas le sujet…je sais juste que la qualité peut être excellente, et que par ailleurs c’est difficilement compatible (pour des questions de coûts) avec la diffusion classique, librairies & co.

Le processus d’édition se décompose en plusieurs étapes, que je présente ici avant de les détailler chacune dans un -ou plusieurs- billets…

1- réalisation des images,

En particulier, il faut avoir assez de matière : si un livre contient au final une centaine d’images, la « base de travail » pour le réaliser doit être plus importante -entre les doublons, les images qui ne s’insérent pas dans la maquette (pour des questions de format, de couleurs, …), celles qui ne collent pas finalement tout à fait au sujet, et celles qui tout simplement ne plaisent pas à l’éditeur, il y aura un tri sévère à faire.

Le billet correspondant est en ligne ici.

2- détermination d’un sujet d’ouvrage,

Le sujet doit être bien choisi pour être intéressant et aussi « trouver son public ». Trop général, il aura du mal à se distinguer de la masse d’ouvrages existants. Trop spécifique, il pourra intéresser fortement…un public trop petit pour être réalisable.

Le billet correspondant est en ligne ici.

3- recherche d’un éditeur,

C’est évidemment un gros problème…certains sont assaillis de demandes et pas forcément très ouverts à un sujet original, ou à un photographe trop peu connu. D’autres seraient intéressés…mais n’ont pas le financement. Et de toute manière il faut tomber « au bon moment »…de sorte que le livre imaginé puisse s’insérer dans une collection, un projet éditorial en cours.

Le billet correspondant est en ligne ici.

Après plusieurs refus, on peut envisager d’éditer soi-même son ouvrage : c’est ce que j’ai fait pour « Vercors lumières du Balcon Est » qui n’intéressait aucun des nombreux éditeurs contactés.
C’est plus difficile, plus compliqué, plus risqué aussi…mais très intéressant, et cela permet d’obtenir exactement ce que l’on souhaite. Les livres auto-édités sont souvent atypiques : des défauts de réalisation, des imperfections, mais aussi une absence de « formatage » qui peut être très appréciée de certains lecteurs.

4- réalisation d’une maquette,

Inutile de présenter à l’éditeur une maquette finalisé ecomplète  : c’est lui qui tiendra à la réaliser (en collaboration avec l’auteur, mais en gardant le dernier mot en cas de désaccord), et le livre imaginé par l’auteur peut être très loin de ce qui sera réellement imprimé. C’est souvent -si l’éditeur fait bien son travail- au bénéfice de tous…mais cela peut-être difficile à accepter par un auteur attaché à sa vision d’un sujet. (complément au 4/11 23h : Mais néanmoins on me signale en réaction à ce billet -et je le crois très volontiers- que venir avec une maquette complète (ou un livre réalisé à l’unité en impression numérique) est un moyen de montrer à l’éditeur le sérieux de son projet. Je reviendrai sur tout cela dans un prochain billet.)

La réalisation de la maquette, donc, est guidée par le choix des images, et leur rapport avec le texte : images d’une même double-page qui font écho au texte ou se répondent (par le jeu des formats, des couleurs, …), images fortes en grand format, images en plus petit mais qui mettent en valeur leurs voisines, recadrages, …

5- impression du livre

Une des raisons qui rendent difficile l’édition d’un livre est le procédé d’impression « offset » ou « quadri » (je ne rentrerai pas dans des détails techniques que je ne maîtrise pas…).
Le procédé impose de réaliser des plaques qui serviront à encrer le papier…et le coût des plaques est fixe, quel que soit le tirage (ou presque – si vous avez besoin de faire plusieurs jeux de plaques pour un tirage de votre livre, c’est que vous avez un immense succès en vue, et pas forcément besoin de lire ce billet !).

On peut donc considérer que le tirage minimal envisageable est de 500, 800 exemplaires, et qu’un tirage standard pour obtenir un prix à l’exemplaire réaliste (voir le point suivant) est plutôt à 2000-3000 exemplaires !
Il n’est pas possible de réaliser un livre diffusé en librairies avec un tirage de quelques centaines d’exemplaires…et l’investissement et le risque financier est donc réel, ce qui explique la frilosité des éditeurs.

6- diffusion, vente de celui-ci

Ce n’est pas tout d’avoir de beaux cartons dans l’entrepôt de l’imprimeur ou dans son garage…l’objectif est bien de diffuser son travail : libraires, vente directe sur les salons, diffusion directe ou par les sites de vente en ligne…Des fonctionnements différents et complémentaires…des marges et des seuils de rentabilités différents aussi !

à suivre…

Catégories :bonnes feuilles
  1. Christophe
    4 novembre 2009 à 12 h 05 mi

    pour ceux qui voudrait imprimer un livre a juste quelque exemplaires sans se ruiner et avec une qualité plus que correcte je recommande l’excellent « Booksmart » que vous pouvez trouver à http://www.blurb.com/

    Testé et approuvé (http://www.blurb.com/books/582844); ça prend du temps à faire mais le résultat est là.

  2. ced
    4 novembre 2009 à 22 h 29 mi

    Amusant ton article : c’est quand même justement ton bouquin autoédité sur le Vercors que je préfère !
    Sur son sujet il est unique il me semble !

  3. guillaumelaget
    5 novembre 2009 à 0 h 25 mi

    Christophe :

    pour ceux qui voudrait imprimer un livre a juste quelque exemplaires sans se ruiner et avec une qualité plus que correcte je recommande l’excellent “Booksmart”

    Oui, je viens de préciser dans le billet que je ne parlerai ici que de l’impression de livre « en grande quantité », de livres qui peuvent être diffusés par les canaux classiques (librairies & co)..tout simplement parce que je ne connais pas et n’ai jamais testé ces solutions d’impression numérique « à la demande ».

  4. guillaumelaget
    5 novembre 2009 à 0 h 36 mi

    ced :

    Amusant ton article : c’est quand même justement ton bouquin autoédité sur le Vercors que je préfère !
    Sur son sujet il est unique il me semble !

    Tu insistes bien je pense sur les avantages et inconvénients de l’auto-édition : un livre qui n’intéressait aucun éditeur (« sujet trop réduit »), qui présente des défauts certains (maquette assez plate, certains scans ont des couleurs « contestables », format/nombre de pages un peu faible par rapport au prix…) est aussi celui qui m’a valu le plus de commentaires très élogieux.
    Justement sur le thème « je n’avais jamais vu le Vercors (i.e : « les coins sauvages du Vercors que je connais bien », de la part d’habitants du coin) photographié ainsi », « ça ce n’est pas un livre standardisé », …

    Mais en terme de vente il n’y a pas photo : « Vercors lumières du Balcon Est » s’est vendu à environ 1800 exemplaires en 5 ans ; le premier tirage de « Vercors », plus élevé, s’est épuisé en 6 mois et le livre sorti à noël 2008 a été ré-imprimé durant l’été 2009..

  5. miseenpage
    6 novembre 2009 à 11 h 02 mi

    Difficile sujet que l’édition d’un livre. Faire sa maquette soit-même ou pas ? Il est vrai que les éditeurs ont leur propre maquettiste. Donc l’essentiel est bien décrit là ; recenser tous les éléments qui serviront à monter la maquette du livre : photos de très bonnes résolution, légendes des photos et les textes bien ordonnés (sans mise en page) au format word, éventuellement quelques illustrations. Le dossier pour démarcher les éditeurs sera ainsi au complet.
    Une autre solution, faire tout soi-même ! C’est une autre aventure mais c’est possible…

  6. guillaumelaget
    8 novembre 2009 à 23 h 56 mi

    Oui, j’en parlerai dans un autre billet, puisque c’est le choix que j’ai fait (contraint et forcé au départ, mais très satisfait en fin de compte) pour le premier livre. C’est effectivement une « aventure », quand on n’y connait rien au départ (et malgré l’aide bienvenue de plusieurs personnes, sans qui le livre ne serait sans doute jamais sorti..).

  7. paul
    27 octobre 2012 à 16 h 54 mi

    Bonjour
    L’autoédition permet effectivement d’être publier sur des sujets atypiques ou des niches qui n’intéressent pas forcément les éditeurs classiques.
    Au niveau de la maquette d’un livre – il s’agit avant tous d’une question de budget. Cela coûte relativement chère pour des courts tirage. Le coût se répercutant directement sur le prix du livre. Il faut au moins un tirage entre 500 et 1 000 exemplaires pour amortir le coût.
    Ce qui implique forcément d’avoir un réseau de diffusion pour se lancer dans l’aventure.
    Vous pouvez par exemple – mettre votre livre sur Amazon ou autres… ou par un distributeur spécialisé.

    Voici l’adresse d’un site d’autoédition qui propose aussi la mise en page d’un livre (photo ou autres) dans le cadre de l’autoédition.
    http://autres-talents.fr/autoedition/Conseils/imprimer-livre-impression-numerique–5,16.html

    Bravo en tous cas pour le succès et les ventes de votre livre.

    Paul

  8. 9 janvier 2013 à 15 h 22 mi

    Bonjour,

    Je viens de faire un voyage en Asie et j’ai ramené quelques photos.
    Voici un premier jet de 3 livres sans les légendes ni textes. Il faudrait sans doute que je synthétise les 3 en 1 seul.

    http://fotorama.foto.com/flash/share_display_direct.php?id_pedido=AwVBL6QSNPWHN3U0MrN&email=mathieu2012%40hotmail.fr

    http://fotorama.foto.com/flash/share_display_direct.php?id_pedido=AZVULGQ5NTTIOZUbKRR&email=mathieu2012%40hotmail.fr

    http://fotorama.foto.com/flash/share_display_direct.php?id_pedido=AkV5LOQlNLT0ShMVMgS&email=mathieu2012%40hotmail.fr

    Est ce que vous pensez que ceci est présentable à des maisons d’édition ?

    Merci beaucoup,
    Mathieu

    • guillaumelaget
      10 janvier 2013 à 16 h 17 mi

      Bonjour,

      je ne me risquerai pas à donner un avis de fond : d’une part je ne suis pas éditeur, d’autre part je ne connais pas particulièrement le pays ni la photo de voyage en général. La principale question à se poser, à mon sens, c’est de savoir si les images du livre sont « rares », nouvelles par rapport aux livres existant, en France, sur le sujet.

      sur la forme, je vois que ces livres n’ont pas de texte : il me semble assez difficile de sortir un livre « de voyage » sans un texte d’accompagnement. Et apporter, non pas un texte déjà écrit, mais quelques idées de fil conducteur à l’éditeur sera certainement un plus.

  9. 11 janvier 2013 à 1 h 52 mi

    Merci beaucoup !

  10. 17 décembre 2013 à 15 h 02 mi

    Bonjour,

    La maison d’édition 7écrit est ouverte à toutes propositions de n’importes quel auteur. Nous avons différents contrats d’éditions qui plaisent à tous comme vous pouvez le voir dans les témoignages de nos auteurs déjà inscrit.

    Bonne journée et à bientôt sur http://www.7ecrit.com

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