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Archive for 8 août 2015

Plateau de Bure et Pas de Paul

Le plateau de Bure, dans l’Est du Dévoluy, est l’un des lieux les plus fascinants que je connaisse. Grand plateau calcaire à 2500m d’altitude, terminé par le Pic de Bure qui est le troisième sommet du Dévoluy par son altitude (un peu plus de 2700m), je l’ai déjà visité une dizaine de fois ces quinze dernières années. Les antennes de l’observatoire astronomique de l’IRAM, perdues dans ce désert calcaire, en réhaussent l’originalité.

En ne se fiant qu’aux « traits rouges » des cartes, j’ai pu un moment croire qu’il ne comportait que deux voies d’accès, la combe d’Aurouze au sud et les pistes de la station de Superdévoluy.

En fait, et grâce en particulier aux livres et articles de Pascal Sombardier, on en dénombre beaucoup plus : combe de Mai, combe Ratin, combe de Bure, combe de la Cluse, la Pare, sans parler des fascinants Échelons dans la pente orientale…

Et le Pas de Paul dont je vais parler ici.

Cela faisait des années que je voulais emprunter ce couloir raide sous la Tête des Pras Arnaud, sur le Sud du plateau. L’exposition (sud et encaissé) qui ne le rend pas adaptés aux photos de lever et coucher de soleil a sans doute retardé un peu la découverte, mais fin juillet une occasion se présente de coupler cela à un bivouac sur le plateau et un lever de soleil.

Le départ est commun avec l’accès le plus classique, la combe d’Aurouze. Maison forestière des Sauvas et montée par le sentier jusqu’à la fontaine du Vallon, petite oasis de mélèzes (et framboises !) vers 1800m d’altitude au milieu des pierres. Et là c’est parti pour le passage le plus raide, mais court, dans une pente terreuse – pierreuse.

On débouche sous le « château-fort », les murailles qui défendent l’accès à la Tête des Pras Arnaud.

Après avoir atteint l’extrémité gauche de ces murailles, on devine (avec quelques doutes) l’itinéraire formé d’escaliers typiques du Dévoluy, et du calcaire sénonien, plus récent, plus fin et déposé plus régulièrement que celui des massifs environnants.

Petit passage d’escalade dans ces hautes marches :

Les marches suivantes sont moins hautes, on revient à la randonnée :

Après environ 400 mètres dans cette ambiance prenante, couloir encaissé et à l’ombre en cette fin de journée, l’arrivée sur le plateau sonne comme une délivrance ! Quelques volutes de nuages sur le plateau.

Les antennes de l’IRAM…

Soleil couchant sur la Tête des Pras Arnaud !

et sur le plateau :

Et l’itinéraire était d’autant plus adapté que la journée, au grand soleil sur le Gapençais, avait été complètement nuageuse jusque vers 2800m sur le reste du Dévoluy, les Écrins et les massifs isérois. Au coucher de soleil les nuages disparaissent vite,

mais les crêtes occidentales du Dévoluy sont encore prises :

Une belle nuit étoilée s’annonce au pied des antennes :

La lune couchée, on voit mieux la Voie Lactée :

Lever de soleil un peu rouge…

Et après avoir échoué à reconnaître à la descente l’itinéraire de la Pare (descente puis remontée sur 150m de dalles et éboulis sans voir le bas, mais c’était bien là), retour par la Combe d’Aurouze.

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Catégories :brève de rando