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Nat’Images n°4
J’ai enfin pris le temps aujourd’hui de lire en détail le dernier Nat’Images…beaucoup de choses intéressantes et de belles images, mais si je devais n’en retenir qu’une…courez vite voir la double page 102-103 : Michel Loup y présente un étang à grenouilles rousses.
Outre l’originalité du cadrage et de l’image prise sous l’eau (ce qui n’est déjà pas classique) la disposition des grenouilles est intéressantes, et les nappes d’oeufs qui tapissent les herbes en font une image vraiment extraordinaire…
Panoramiques et assemblages
En photo, je ne suis pas du tout amateur de « technique ». Pour la prise de vue, le plus simple est toujours le mieux : jamais de trépied (sauf en photo de nuit bien sûr, ou pour réaliser des autoportraits « en randonneur »), très très rarement un filtre polarisant ou bien gris neutre (jamais de dégradé), un réglage par défaut en « 200 ISO – priorité ouverture – f/8 » qui me convient dans 95% des cas.
C’est d’ailleurs aussi pour cela que je préfère la randonnée à l’alpinisme : avec moins de matériel à manipuler, l’esprit est plus libre pour choisir les lieux et les cadrages…
La réalisation de panoramiques en argentique était du coup très limitée. Hors de question -pour moi : certains photographes emportent des chambres grand format à 4000m !- d’utiliser un appareil dédié à cela en plus de mes 5 à 8 kilos « habituels ». Je me contentais, rarement, de recadrer dans des diapositives de format 24×36, ce qui limitait les possibilités d’agrandissement à cause du manque de netteté et du grain.
En numérique, les techniques d’assemblage permettent après coup de reconstituer une image panoramique à partir de plusieurs prises de vue de format « standard » successives. Mais cela ne semblait pas évident pour autant : quand je suis passé au numérique, les nombreux photographes de ma connaissance qui pratiquaient le panoramique discutaient sans fin choix du trépied et surtout de la tête, choix et utilisation du logiciel…En particulier, tous les bons manuels « techniques » évoquent la nécessité de faire tourner l’appareil autour d’un axe situé dans le plan du film et perpendiculaire à l’axe optique, et pour cela d’utiliser sur le trépied une rotule spéciale. Ensuite les problèmes de « calage » des images semblaient eux aussi l’objet de débats sans fin…
Pourtant pour le type d’images qui m’intéressent majoritairement, c’est-à-dire des paysages de montagne « lointains » sans trop d’éléments au premier plan, il existe une solution très élémentaire…la photo à main levée sans précaution particulière assortie de l’utilisation du logiciel AutoPanoPro (*) !
(*) publicité sans contrepartie : je n’ai aucune action dans la société, j’ai payé ma licence comme tout le monde, et je me suis même fait exclure sans préavis du forum dédié à ce logiciel pour y avoir présenté mes livres et les panoramas réalisés avec AutoPano qu’ils contiennent.
Certaines images réalisées ainsi sont bien « sages » : assemblage de trois images prises au 50mm ou au téléobjectif et sans aucun élément de premier plan…une image qui pourrait sans doute s’assembler à la main sans trop de difficultés. Voici par exemple une vue du col des Aiguilles ce printemps :
réalisée à partir de ces trois images-ci :
Mais en fait le logiciel est très souple et permet de réaliser des assemblages assez « tordus » d’images prises au grand angle, si l’on ne craint pas certaines déformations : sur l’image suivante, j’ai voulu représente le beau Sangle de Belles Ombres en Chartreuse, depuis l’endroit le plus étroit où le sangle (une vire herbeuse et, ici, rocheuse) fait un angle sous un auvent rocheux. La déformation du premier plan est assez marquée, mais je ne suis pas sûr qu’il soit possible de faire bien mieux et surtout je pense que le lieu est assez bien rendu « malgré » ces déformations : l’oeil humain non plus ne peut pas, sans que la tête ne bouge, embrasser tout ce cadre. Au final d’ailleurs l’image n’a pas forcément un format « panoramique », il peut même très bien être carré…
réalisé à partir de ces 8 vues :
Une autre image dont j’ai déjà parlé ici date de décembre. N’ayant pas de grand-angle de type 8mm, je n’ai eu d’autre choix que de réaliser une vingtaine d’image au 20mm pour les faire assembler par le logiciel. Quelques heures de calculs, mais aucune intervention directe de ma part dans l’assemblage sauf pour redresser l’horizon à la fin :
Ma seule « technique » consiste donc à balayer le paysage en 2, 3 voire 20 images, en prenant garde à ce que deux images voisines aient un tiers au moins leur superficie « commune » puis ensuite à donner les images à AutoPano.
De multiples réglages (choix des points de correspondances et autres) sont disponibles, mais je ne sais ABSOLUMENT pas comment ils sont utilisables…en effet à ce jour, je ne suis tombé qu’une seule fois sur un panoramique qui n’a pas pu s’assembler, et trois ou quatre fois (sur plusieurs centaines de panoramas réalisés) sur quelques petits « artefacts » désagréables…rien qui motive à chercher à comprendre plus en détail le logiciel.
Bref, n’hésitez pas à vous lancer dans le panoramique, essayer…la version d’évaluation du logiciel est pleinement fonctionnelle même si elle « tagge » les images pour les rendre inutilisables !
Randonnée cévenole
Pour une semaine dans les Cévennes, au repos pédestre et photographique en attendant de retrouver les lumières des Alpes la semaine prochaine, j’ai néanmoins fait une petite sortie lundi soir.
Départ du village de Valleraugue où sont nés mon grand-père et arrière-grand-père et où je viens (presque) chaque été depuis que je suis né.
La randonnée emprunte le sentier du rocher de Gache qui domine le village, puis rejoint le col de l’Elze où se trouve une petite bergerie.
Puis le sentier suit une crête jusqu’au petit sommet du Lunda,
Juste après l’entrée dans le territoire protégé du Parc National des Cévennes, quelques mouflons se nourrissent en contrebas
alors qu’au loin on aperçoit la mer et le Pic Saint-Loup
Environ 1000m au dessus du village reposent l’écrivain André Chamson et sa femme. La tombe est isolée en pleine nature, à quelques kilomètres du lieu de l’action d’un de ses romans les plus célèbres, « les hommes de la route »
A la descente, de belles lumières éclairent la haute vallée de l’Hérault, petit fleuve qui descend du Mont Aigoual (au centre de l’image) vers la mer.
La crête que l’on aperçoit éclairée sous le sommet est parcourue par le sentier des 4000 marches qui remonte de Valleraugue (350m) jusqu’au sommet de l’Aigoual (1565m), sans doute la prochaine sortie cette semaine.
Belledonne : longue sortie !
Belledonne n’est pas le massif que je préfère, pas assez photogénique à mon goût…Et cela faisait près de 3 ans que je n’y avais pas fait de randonnée. Un magazine m’ayant demandé des images, j’avais prévu pour cet été quelques sorties en Belledonne.
Et lundi, pour « fêter » mon premier jour de vacances, je suis allé y faire la plus longue journée de randonnée de ma vie…Parti à midi, rentré à la voiture à minuit, avec 2100m de dénivelé dans les pattes et de la distance.
Tout à commencé par une déjà belle première boucle (de Pré Raymont au lac du Crozet via le pré du Mollard, le lac de la Sitre et le lac du Loup)…
Puis le ciel bien chargé semblait vouloir se dégager…histoire de voir, je suis donc remonté du lac du Crozet jusqu’au refuge de la Pra. Outre une bière et un tarte aux myrtilles, la gardienne m’a aussi apporté une info : les patous n’arrivent dans l’alpage qu’en fin de semaine !
Du coup, le chemin est libre pour un retour nocturne. Direction le lac David, en passant au dessus du lac Claret.
et puis pourquoi pas continuer jusqu’à la Grande Lauzière ? Histoire de fêter les dix ans de mon premier passage au col de la Grande Vaudaine et de l’idée de revenir là-haut faire un coucher de soleil !
Le soleil se couche sur les crêtes du sud du massif…
à côté du Grand Colon, le ciel se reflète dans le lac du Crozet au moment des derniers rayons : il est temps de rentrer.
Bien fatigué, les nombreuses poses longues au niveau des lacs croisés au retour m’ont encore bien ralenti, et j’ai mis près de 3h pour redescendre les 1500m de dénivelé du sommet au parking…sans parler de la courte mais toujours pénible remontée de la Pra, du refuge au col.
Au final, 2100m de dénivelé en plusieurs montées, et pas mal de distance aussi, jusqu’à présent je crois que je n’avais jamais dépassé les 1600m de dénivelé en une seule journée, la plupart de mes sorties étant bien plus courtes en temps comme en dénivelé.
Premier 3000 de l’année
Randonneur peu attiré par l’alpinisme et ses contraintes (poids du sac, gestion du matériel et encordement, risques de chutes de séracs, difficulté à être à pied d’oeuvre « photographique » au lever ou coucher de soleil, …), je ne recherche pas vraiment la haute altitude. Mon unique montée au dessus de 4000m, au Dôme des Écrins, est loin d’être mon meilleur souvenir de montagne.
Le « chiffre rond » remarquable serait plutôt 3000m pour moi…altitude peu fréquente sans matériel en Isère et dans les Alpes du nord, mais très courante dans les Alpes du Sud, en particulier en Queyras ou en Ubaye où on ne compte plus tous les sommets et crêtes dépassant cette altitude et accessible par de simples sentiers sans aucune difficulté.
Samedi dernier, j’ai ainsi fait mon premier « 3000m » de la saison, le pic de Caramentran situé à proximité du col Agnel, qui offre une belle vue sur le Mont Viso, la Tête des Toilies, le Pain de Sucre tous proches, et sur de très nombreux sommets plus éloignés.
Peu avant, c’est depuis un petit sommet herbeux (mais d’altitude 2900 et quelques « seulement ») que j’ai vu le soleil se lever sur la pointe des Sagnes Longues et sur le Grand Pic de Rochebrune.
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